Le TDA/H : Critères diagnostiques du DSM-V

Quelle prise en charge ?

Ce trouble se manifeste par une impulsivité cognitive et comportementale associée à une atteinte importante des capacités d’attention.

L’hyperactivité (agitation motrice constante) peut être ou non un symptôme associé.

L’enfant est incapable d’inhiber les distracteurs qui perturbent sa concentration.

Il est extrêmement distractible et fatigable.

L’impulsivité l’amène systématiquement à répondre sans réfléchir et il ne peut se concentrer longtemps sur son travail.

Les erreurs d’étourderie sont très fréquentes, le travail est bâclé, rarement fini, les consignes sont peu respectées, le manque de persévérance est inquiétant, …

  • Plusieurs symptômes doivent avoir été présents avant l’âge de 12 ans plutôt que 7 ans.
  •  Troubles durant au moins 6 mois.
  • Plusieurs symptômes doivent être présents dans deux environnements ou plus (altération significative du fonctionnement social et scolaire)
  • Un diagnostic concomitant de trouble du spectre de l’autisme est désormais autorisé (DSM-IV : comorbidité  possible à l’exclusion d’un trouble psychotique ou TED)
  • Le nombre de symptômes qui doivent être présents pour un diagnostic chez l’adulte (17 ans et plus) est fixé à 5 plutôt qu’à 6 tel que fixé pour les plus jeunes.
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Critères diagnostiques du TDAH

Trois formes et trois degrés d’intensité des symptômes :
  • Mixte : hyperactivité + impulsivité + inattention (17,6%)
  • Trouble attentionnel prédominant (45,5%)
  • Hyperactivité et impulsivité prédominantes (35,9%)

Séquelles jusqu’à l’âge adulte mais amélioration à l’adolescence (probablement en lien avec maturation importante des lobes frontaux).

Pour pouvoir parler de TDAH, on doit constater un cumul de difficultés dans différents milieux de vie (scolaire, familial, extrascolaire,). Ces difficultés rencontrées par l’enfant et l’adolescent souffrant de TDAH sont en outre également variables selon l’âge, évoluent avec le développement, et s’expriment différemment en fonction des exigences scolaires, du contexte environnemental ou de la motivation de l’enfant.

Enfin d’autres pathologies présentent des signes proches ou apparentés à ceux du TDAH, ce qui complexifie encore davantage le diagnostic : les troubles des apprentissages, du comportement, la précocité intellectuelle, les troubles anxieux, la dépression, la maltraitance, les troubles du spectre autistique, …

Seule une évaluation rigoureuse – confirmée par un médecin spécialiste du trouble – permet de ne pas passer à côté d’un TDAH mais aussi d’éviter d’éventuels sur-diagnostiques.

Il existe trois degrés d’intensité : légère, modérée et sévère.

La « sur-activité » d’un enfant ou l’inattention peuvent avoir différentes causes.

  • Réaction d’adaptation à des stress environnementaux/ à une situation particulière de la vie (décès, déménagement, séparation des parents, naissance d’un petit frère, etc.)
  • Carence socio-affective,
  • Troubles psychopathologiques
  • Troubles secondaires à un trouble d’apprentissage
  • De même des troubles attentionnels sont classiquement observés dans les cas de dépression
  • Ce sont des critères d’exclusion

Efficience intellectuelle et TDAH

  • Au cœur de l’évaluation neuropsychologique, les échelles d’efficience intellectuelle de Weschler permettent :
  • D’écarter un retard mental ou un fonctionnement « limite ».
  • De vérifier l’intégrité́ des fonctions verbales et non verbales.
  • D’observer des difficultés attentionnelles ou exécutives (une impulsivité́).
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Test d’intelligence, WISC-V de Weschler pour les enfants et adolescents de 6 ans à 16 ans et 11 mois.

Les fonctions attentionnelles et l’importance de réaliser un bilan neuropsychologique

L’attention soutenue : efficacité́ au long cours lors de tâches longues et monotones => tâches simples de détection de cibles rares sur une longue périodes par exemple.

  • L’attention sélective: capacité́ de centrer de manière volontaire ses mécanismes de perception sur une information donnée => tâches (+/- chronométrées) de recherche d’une cible parmi des distractions
  • L’attention divisée : capacité́ à contrôler et diriger son attention sur deux choses en même temps => tâches où l’on effectue 2 activités connues simultanément longues et exigeantes.
  • L’attention visuospatiale : Capacité à sélectionner les informations visuelles rapidement en inhibant les éventuels distracteurs. Évaluation des stratégies de recherches.

Prise en charge de l’environnement

Prise en charge familiale : Guidance parentale (groupes type Barkley) aux thérapies familiales.

  • Information et psychoéducation
    • Compréhension des symptômes et de leur retentissement actuel et passé
    • Entrainement face aux situations difficiles
    • Développement de stratégies éducatives plus efficaces
    • Alliance thérapeutique/ adhésion au projet de soins
  • Adapter l’environnement pour diminuer l’expression du trouble
    • Diminuer les facteurs de stress
    • Diminuer les facteurs de distraction
    • Favoriser l’organisation, la planification
    • Limiter les obligations
    • Organiser et diviser le temps
    • Intervention auprès des enseignants
    • Maintenir les relations sociales

Quels aménagements pédagogiques ?

  • Des aménagements pédagogiques adaptés à chaque enfant sont souvent très utiles à la prise en charge.
  • Ces aménagements peuvent être d’ordre éducatif (valoriser l’enfant, lui donner des « missions » par exemple) ou d’ordre pédagogique (donner des consignes courtes et claires, proposer un exercice à la fois).
  • Les bilans d’efficience intellectuelle et neuropsychologique sont faits pour expliquer les spécificités du trouble de l’enfant auprès de l’équipe éducative.

Très souvent l’enfant, l’adolescent et/ou l’adulte ont besoin d’un accompagnement psychologique afin de comprendre ce trouble neurodéveloppemental et mettre en place des stratégies de compensation et renforcer l’estime de soi.

Pour cela il est important d’être accompagné par un professionnel spécialisé sur le TDAH.

Le TDAH peut entraîner un handicap dans la vie de tous les jours, avec un risque d’échec scolaire, d’accidents, d’addictions, de dépression et de marginalisation (dans les cas les plus sévères).

Une prise en charge précoce et adaptée permet de diminuer les symptômes, les comorbidités et les facteurs de risques menant à des pathologies plus graves.

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